Publié le 02/02/2021

Lire l’accord cadre

Pouvez-vous présenter en quelques mots l’accord cadre récemment signé et ce qui le sous-tend ?

Les jeunes majeurs qui, lorsqu’ils atteignent l’âge de 18 ans, sortent du dispositif de l’aide sociale à l’enfance (ASE) sans bénéficier d’un contrat jeune majeur se retrouvent particulièrement exposés à des risques d’isolement et de pauvreté. Ne disposant généralement pas d’un réseau familial susceptible de leur venir en aide et souvent moins diplômés, ils peinent à financer leurs études ou leur formation ou à trouver un emploi, selon leur projet, et bénéficient rarement d’un logement stable.

C’est tout le sens de cet accord cadre : reconnaitre cette problématique spécifique pour ces jeunes et formaliser une démarche « d’aller vers », que l’on aille vers eux et que l’on résolve la question de l’accès aux droits.

On peut comparer cet accord à une fusée à deux étages et le réseau des Missions Locales aura un rôle fondamental à jouer aux deux niveaux.

Le premier étage relève d’une méthode, avec l’accord-cadre signé en novembre 2020 entre l’Etat, l’UNML, l’UNHAJ et la CNAPE. Cet accord doit permettre d’inscrire l’ensemble des acteurs dans cette démarche.

Le deuxième est un droit, le droit à un accompagnement renforcé quand on est un jeune qui sort de l’aide sociale à l’enfance, sans emploi ni formation. Grace à la Garantie Jeunes, nous pouvons leur proposer un accompagnement renforcé adossé à une allocation pouvant aller jusqu’à près de 500 euros pour leur permettre d’avoir un toit, subvenir à leurs besoins essentiels, passer le permis de conduire…

Quels sont les principaux changements et les conditions de réussite de cet accord ?

Le rôle moteur et pro-actif des Missions Locales n’était pas à ce point consacré avant cet accord. Il y avait des situations assez inégales avec des territoires où l’accompagnement de ces jeunes fonctionnait, et d’autres moins bien. Rien n’était formalisé au niveau national.

Avec cet accord, l’idée est de mettre en place, pour l’ensemble du territoire national, pour l’ensemble des jeunes, cette méthode de « l’aller vers ». L’entretien prévu à 17 ans pour les jeunes de l’aide sociale à l’enfance sera l’occasion d’une rencontre avec un conseiller de Mission Locale pour faire un point sur leur parcours, leurs envies, leurs possibilités, leurs besoins. A partir de là, les jeunes pourront accéder à l’un des dispositifs déployés dans le cadre du plan #1jeune1solution.

Je voulais m’assurer que les jeunes de l’aide sociale à l’enfance ne soient pas les oubliés du plan #1jeune1solution.

Les relations tissées par la Mission Locale de l’Aigle Mortagne (où j’étais hier matin – lire à ce sujet ) avec le Conseil départemental de l’Orne en est une illustration. Il y a une bonne articulation entre les conseillers de Mission Locale et les référents éducatifs de l’aide sociale à l’enfance.

Qu’attendez-vous du réseau des Missions Locales ?

Nous sommes tous investis pour l’avenir de la jeunesse dans le contexte actuel de crise sanitaire qui se double d’une crise économique et sociale. Il y a des jeunes qui sont dans des situations de plus grande fragilité que d’autres – c’est le cas des jeunes de l’aide sociale à l’enfance – et il s’agit d’avoir une attention particulière envers eux.

Les Missions Locales sont invitées à entrer en contact avec les services sociaux des conseils départementaux pour accompagner ces jeunes vers la formation et l’emploi, donc vers l’autonomie. L’animation du lien avec les référents éducatifs de l’aide sociale à l’enfance doit permettre une relation fluide afin – et c’est l’objectif principal – d’éviter les ruptures dans les parcours de ces jeunes au moment de leur majorité.

Retour