Publié le 03/12/2023

Peux-tu nous parler de ton parcours et de ton actualité depuis le festival ?

Je m’appelle Joé Lemaire, j’ai 25 ans et je suis accompagné par la Mission Locale des Pays d’Epernay, Brie et Champagne depuis 2017. Durant ma jeunesse, je suis tombé dans l’addiction à l’alcool et à la drogue. J’ai depuis réussi à surmonter ces dépendances. Côté passion, je suis musicien, je compose, je joue et je chante moi-même mes morceaux.

Concernant le Festival Vox Milo, j’avais déjà participé à l’édition 2021 avec ma première production « Joé 23 ans… Perdu ». 2 ans après, quand je suis revenu, j’avais évolué et je souhaitais montrer que j’avais réussi à m’en sortir. Le fait de gagner ce prix a été un moment très important. J’ai gagné en confiance et surtout cela a aussi rendu fier mes parents et leur a montré que je pouvais faire quelque chose de ma passion.

A la suite du festival, j’ai découvert une école, « La Dalida Institute », une école privée qui forme les futurs musiciens que ce soit au niveau artistique ou tout ce qui concerne le marketing, le droit et l’économie.  Je me suis alors dit « Pourquoi pas moi ? ». J’ai participé au casting et j’ai été accepté.

A présent, quand je repense à la première fois où l’on m’a proposé de participer au Festival Vox Milo, je n’aurais jamais imaginé jusqu’où cela m’aurait amené.

Qu’est-ce qui t’a motivé à participer une nouvelle fois au festival Vox Milo 2 ans après ta dernière participation ?

Je l’ai fait car j’en ressentais le besoin, vu que j’étais dans mon processus de guérison, cela m’a permis d’exprimer et d’extérioriser mon passé grâce à l’œuvre que j’ai créée. D’autre part, j’avais aussi envie d’aider d’autres personnes ayant le même parcours que moi en mettant des mots sur ces épreuves. Je sais que c’est une chance pour moi d’arriver à en parler à présent, pour d’autres cela peut prendre plus de temps. Si ma musique peut les aider de quelques façons, j’en serais très heureux.

Retrouvez toutes les informations pour participer au Vox Milo Festival en cliquant ici. Envoyer vos films, podcasts et scénarios avant le 2 février minuit.

Peux-tu nous expliquer comment s’est passée la création de « Vie Passée » ?

Quand je me suis lancé dans l’écriture, je venais de sortir de cure. Je me suis alors dit « Écris ce que tu as sur le cœur ». J’ai senti, à ce moment-là que j’en avais besoin. Je parlais de moi à la troisième personne et j’ai ainsi composé les trois-quarts de mon texte.

Puis, j’ai ensuite fait une pause de deux mois car je ne savais plus quoi écrire, il me manquait une partie. A ce moment-là, j’ai vécu des choses, plus positives, ce qui m’a aidé à finaliser l’écriture. J’ai ensuite joué ce texte lors d’un spectacle vivant organisé par la Mission Locale des pays d’Epernay, Brie et Champagne. A la base, ce n’était donc pas prévu pour participer au festival ni pour en faire une musique, c’était plutôt une sorte de journal intime. Puis je me suis dit que je pouvais l’utiliser pour concourir au festival. J’ai donc mis mon texte sur une « instru » et, avec l’aide d’un ami, on a réalisé l’enregistrement et le mixage.

Sélectionné pour participer aux Vox Milo Festival, tu as passé 4 jours de séminaire sur les Iles de Lérins. Qu’as-tu retiré de cette expérience ?

J’en retiens une expérience humaine très enrichissante, je me sentais à ma place, je me suis senti de nouveau « jeune », ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps ! C’est bizarre à dire, mais c’est ce que j’ai ressenti pendant ce séminaire, j’ai « re-profité », j’avais l’impression de retrouver un rêve de gosse. J’ai aussi pu voir qu’à travers l’art en général, il y a beaucoup de possibilités, que ce soit à travers la vidéo, le son ou l’expression. Cela m’a permis d’élargir ma vision.

Enfin, pendant l’atelier du séminaire, j’ai proposé à mon groupe de composer la musique d’accompagnement du film. Je me suis rendu compte que la musique avait sa place partout et, surtout, je me suis senti utile.

Lauréat du prix Graine de Musicien.ne, tu as participé à la 76e édition du Festival de Cannes. Quels souvenirs gardes-tu de ce séjour sur la croisette ?

Tout d’abord, la fierté d’avoir été récompensé, je repense aussi au moment de la montée des marches. Quand je suis arrivé sur la dernière marche, je me suis retourné et je me suis promis d’y revenir. Je ne sais pas quand ni comment mais j’ai ce souvenir et cette promesse bien en tête.

J’ai tellement été au fond du trou qu’à ce moment, j’ai eu l’impression d’avoir fait le chemin inverse et d’avoir réussi à retrouver la lumière.

Ce fut un moment qui m’a apporté beaucoup de rêves.

Pour conclure, as-tu un mot, des conseils à adresser à d’autres jeunes de Missions Locales qui s’apprêtent à se lancer dans le festival ?

Simplement leur dire de rêver, d’essayer, de se tromper et de retenter, surtout. De s’écouter avant d’écouter les autres et de croire en ce qu’ils ont au fond du cœur, quand on sent les frissons, c’est qu’il faut y aller.

Retrouvez l’actualité de Joé et ses œuvres sur son Instagram (@liyreofficiel)

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