Publié le 15/05/2023

Pouvez-vous revenir sur le contexte qui mené à la création de cette nouvelle association ?

Il est primordial pour nos structures de disposer d’une association régionale, non seulement pour les besoins d’une animation propre à nos territoires mais également pour faire entendre nos problématiques au niveau national. En raison du faible nombre de structures par territoire, la nécessité de se regrouper était une évidence. À l’occasion de la création de la Mission Locale Saint-Martin en 2022, nous nous sommes ainsi retrouvés pour travailler sur ce projet. Plusieurs séances de travail de juillet à décembre 2022 se sont succédées jusqu’à la création de l’association, le 5 décembre 2022. Tout au long de ces travaux, nous nous sommes appuyés sur l’expérience de l’ARML de la Réunion. L’UNML a également été présente pendant toute la démarche et, même après la création, en nous apportant un soutien technique.

Les représentants des Missions Locales d’Antilles Guyane réunis au ministère des Outre-mer (de gauche à droite : Jean-François Beaunol, président de MiLSud Martinique, Clément-Raphael Sanchez Orozco, président de la Mission Locale de Saint-Martin, Claudie Vetro, présidente MiLCem Martinique, Jean-Claude Labrador, président de la Mission Locale Centre-Est Savanes Guyane, Jordan Daniel (administrateur), représentant Jean Bardail, Mission Locale de Guadeloupe.

Quels sont les enjeux de cette nouvelle ARML ?

Nous sommes chargés de l’animation de 5 territoires, chacun disposant de son histoire et de ses spécificités propres. Les thématiques sont les mêmes : mobilité, insertion professionnelle, santé… Mais les problématiques sont radicalement différentes d’un territoire à un autre. Par exemple, la Guadeloupe et la Martinique sont confrontées à un vieillissement très rapide de la population, suite au départ des jeunes qui ne trouvent pas d’emploi sur place. Il nous faut donc travailler avec les entreprises pour créer des emplois pour les jeunes. A contrario, en Guyane, la population est très jeune, on doit donc s’organiser pour proposer un accompagnement à chacun des jeunes et absorber les demandes. Les problématiques liées à la mobilité sont aussi très différentes : en Martinique et en Guadeloupe, les activités sont très concentrées au centre des Îles et le réseau de transport n’est pas suffisamment efficace pour que notre public puisse y accéder facilement. En Guyane, certaines parties du territoire sont quasiment inaccessibles, les jeunes sont obligés d’utiliser des pirogues pour se rendre en Mission Locale.

En fonction des problématiques de chaque territoire, nous devons donc ajuster notre accompagnement.

Comment assurer l’animation de territoires si différents ?

Dans ce contexte d’interrégionalité, la proximité physique et la création de liens entre les régions sont primordiales. Nous avons donc veillé à ce qu’il y ait une égalité au niveau de la gouvernance et de l’animation régionale avec un vice-président de l’ARML dans chaque territoire qui travaille en proximité avec les institutionnels et les partenaires tout en conservant une approche globale afin de mutualiser les avancées de chaque territoire. C’est un travail qui nécessite donc de la coordination et de l’agilité pour proposer une animation spécifique à chaque territoire mais aussi de l’empathie et de l’engagement pour comprendre les problématiques de chacun.

Enfin, la réussite de cette animation passera également par notre capacité à faire monter en compétences les quelques 300 professionnels qui composent le réseau Antilles-Guyanes, notamment pour qu’ils puissent mieux accompagner les petites entreprises vers des créations de postes et l’embauche des jeunes. Dans cette visée, il est donc important de bien travailler le plan régional de formation.

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