Publié le 22/02/2022

Un article diffusé avec l’aimable autorisation d’AEF

« Le CEJ (contrat d’engagement jeune) repose sur une logique de territoires, pour qu’un jeune qui se présente auprès du service public de l’emploi puisse avoir la meilleure réponse possible pour son accompagnement », indique Stéphane Valli, président de l’Union nationale des Missions Locales, dans un entretien à AEF info. À quelques semaines de l’entrée en vigueur de cette mesure, le 1er mars 2022, il décrit une « volonté très claire » de l’UNML et de Pôle emploi d’avoir une logique « extrêmement partenariale et complémentaire ».

Le président de l’UNML ajoute que dans « 99 % des cas, la relation se déroule extrêmement bien » avec l’opérateur public. « Ces complémentarités sont différentes en fonction des territoires, des bassins d’emploi, des typologies de jeunes », poursuit-il.

Le contrat d’engagement jeune va, en effet, être mis en œuvre principalement par Pôle emploi et les Missions Locales. Contrairement à la Garantie jeunes, qui va disparaître avec l’entrée en vigueur du CEJ, le dispositif n’est donc pas déployé uniquement par les Missions Locales. Il fera aussi, dans une moindre mesure, appel aux opérateurs privés. Une orientation qui ne suscite pas le soutien de l’UNML.

Opérateurs hors SPE : « mauvaises expériences par le passé »

« Nous avons connu des mauvaises expériences par le passé, avec l’ouverture au privé de l’accompagnement des jeunes vers l’emploi et l’insertion », commente Stéphane Valli. L’Union nationale des Missions Locales n’est donc « pas rassurée » quant à cette réouverture aux partenaires en dehors du service public de l’emploi. « Nous serons vigilants, pour accompagner au mieux les jeunes », explique le président de l’UNML. « Nous ne souhaitons pas repartir dans des logiques concurrentielles », ajoute-t-il.

À une quinzaine de jours du lancement du CEJ, il estime que le réseau « est prêt ». « Un travail de fond a été réalisé ces dernières années pour que le réseau puisse assurer un accompagnement plus intensif que ce qui se faisait par le passé », précise le président de l’UNML. La montée en puissance va se faire « rapidement » mais de façon « différenciée en fonction des territoires ». Certaines Missions Locales étant plus en avance que d’autres dans la préparation. Un conseil et un appui à la coordination sont aussi prévus pour accompagner le réseau, tant au niveau régional, avec les ARML, qu’au niveau national.

Recrutements et moyens pour des prestations

Chaque mission locale pourra, elle, décider comment elle assurera l’intensité des accompagnements dont le gouvernement a fait une priorité, via des recrutements ou des prestations externalisées. « Nous n’avons pas de consigne stricte quant à un nombre de conseillers supplémentaires en recrutement. Chacun fera en fonction des attentes et des objectifs », détaille Stéphane Valli.

À la suite des annonces de forte augmentation de places en Garantie jeunes, les Missions Locales avaient recruté 2 000 conseillers en 2021. « Ces conseillers sont dans nos équipes. En fonction des Missions Locales, il y aura des recrutements pour conforter ces équipes. Il y aura également des moyens pour des prestations de service, destinées à lever les freins à la recherche d’emploi », avance le président de l’UNML.

Les structures auront pour objectif d’assurer 200 000 CEJ en 2022, correspondant aux objectifs 2021 de la Garantie jeunes. Les financements supplémentaires ont plutôt vocation à assurer la dimension qualitative.

«Partisans d’une stabilité»

Les syndicats des Missions Locales sont très critiques à l’égard du CEJ. La CGT Missions Locales déplore une « grande illusion » quand le Synami-CFDT décrit une mesure qui va « dans le sens de stigmatiser, de contraindre, voire de contrôler les jeunes qui sont déjà en grande difficulté ».

Pour Stéphane Valli, il y a « forcément des craintes quand on change les dispositifs ». « Nous sommes partisans d’une stabilité des [outils], car les changements perturbent les jeunes et sont compliqués pour les conseillers », remarque-t-il.

« Le CEJ repose beaucoup sur le travail de la Garantie jeunes mais il y a des évolutions qui ne sont pas minimes. Cela nécessite de s’adapter et c’est du travail important en plus pour les conseillers », ajoute le président de l’UNML. Il se dit, toutefois, tout à fait confiant dans la capacité du réseau à « s’adapter et répondre de manière extrêmement positive aux attentes ».

Retour