Publié le 10/07/2023

Porté par Julien Rencki, directeur général du Fonds de garantie des victimes, ce focus a été réalisé avec l’appui d’un groupe de travail composé des membres du FGAO (Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires de dommages), des professionnels du secteur de l’assurance et de représentants du gouvernement. Ce travail et les analyses menées sont à retrouver à la fin du baromètre de la non-assurance routière 2023 

Des jeunes surreprésentés et sujets à des comportements à risque

7%, c’est la part des moins de 30 ans non-assurés impliqués dans un accident corporel, soit près de 2000 jeunes conducteurs.  A titre de comparaison, la part redescend à 5% quand on prend en compte l’ensemble des personnes non-assurées. A ce constat vient s’ajouter la multiplication et le cumul chez ce public des comportements à risque sur la route. 41% des jeunes non-assurés responsables d’accident n’avaient pas de permis de conduire valide, 20% étaient positifs à l’alcool et 27% étaient positifs aux stupéfiants. Une double problématique qui conduit à cette surreprésentation des moins de 30 ans.

Le rapport des jeunes à l’assurance

Face à ce constat, le groupe de travail a souhaité étudier le rapport entretenu entre les moins de 30 ans et la question du recours à l’assurance.

Pour cela, différents entretiens physiques et par téléphone ont été organisés. Une première satisfaction tout d’abord : 98% des répondants ont une bonne connaissance de l’obligation d’assurance et des risques pénaux encourus. Un phénomène loin d’être marginal au total, 14% des 18-30 interrogés ont déjà conduit un véhicule sans assurance, soit, rapporté à la population des 18-30 ans, 1 400 000 jeunes auraient donc conduit ou conduisent sans assurance !

Le coût de la mobilité : le principal frein

Facteur essentiel de l’insertion sociale et professionnelle, la question de la mobilité est centrale pour les jeunes et constitue un poste de dépense important. L’étude, s’appuyant sur le rapport de la Commission Insertion des jeunes de 2019, rappelle ainsi que les jeunes de 18 à 30 ans consacrent environ 18% de leur budget aux transports et que la voiture individuelle reste leur premier moyen de déplacement. La multiplicité des postes de dépenses (acquisition du permis de conduire, achat d’une voiture, frais de péage, essence…) requiert donc pour les jeunes une capacité financière parfois hors de leur portée sans soutien (31% des jeunes de 18 à 30 ans sont au chômage ou sans activité et 20,9% sont étudiants). De plus, les jeunes conducteurs sont également généralement confrontés à la surprime sur leur contrat auto (100% de majoration la première année, 50% d’augmentation avant de revenir au taux normal au bout de la 4eme sans sinistre) qui vient alourdir la facture.

Sont ainsi pointés pour les jeunes de 18 à 30 ans que, « les coûts liés à l’assurance obligatoire, mais également au passage du permis de conduire, peuvent malheureusement être perçus comme des variables d’ajustement budgétaire pour les personnes en situation de précarité économique. ». Les auteurs plaident ainsi pour une meilleure prise en compte de cette problématique et y voient « l’angle mort de la mobilité des jeunes »

Quelles solutions pour favoriser l’assurance des jeunes ?

Pour lutter contre ce fléau, 3 axes d’action ont été identifiés :

  • mieux informer et sensibiliser les conducteurs : en renforçant l’information sur l’existence de l’assurance, en sensibilisant les jeunes sur les risques et renforçant la transparence et la pédagogie sur le sens de l’assurance de responsabilité civile
  • en rendant l’assurance plus accessible pour les jeunes conducteurs 
  • en renforçant le contrôle du respect de l’obligation d’assurance
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