Publié le 04/10/2025

Une fracture marquée entre les territoires ultramarin et l’hexagone

Les douze territoires ultramarins regroupent plus de 2,6 millions d’habitants, avec une démographie contrastée : population très jeune en Guyane et à Mayotte, vieillissement marqué aux Antilles. À ces différences s’ajoutent des problématiques communes : offre de formation limitée, accès restreint à l’emploi, difficultés de mobilité. Résultat : un taux de pauvreté très élevé chez les moins de 30 ans, bien au-dessus de la moyenne hexagonale, et un sentiment d’« invisibilité » chez de nombreux jeunes.

Le COJ constate que les politiques publiques de jeunesse déployées jusqu’ici sont mal adaptées aux réalités spécifiques de ces territoires. Sur la base des témoignages recueillis, il formule 21 recommandations, organisées autour de quatre axes.

Garantir l’égalité des parcours de formation

Décrochage scolaire précoce, difficultés d’accès à l’école, parents parfois démunis pour accompagner la scolarité… Autant de freins qui réduisent les chances des jeunes ultramarins de mener un parcours complet, pourtant essentiel à l’insertion et à l’émancipation.
Le COJ recommande par exemple de délocaliser des classes lorsque les établissements sont trop éloignés, ou encore de mener un audit pour identifier et créer les filières manquantes.

Créer des opportunités économiques

Le chômage des jeunes ultramarins atteint des niveaux alarmants : 38,4 % en Guadeloupe, 39,8 % en Guyane, 59 % à Mayotte, contre 18,7 % en moyenne dans l’Hexagone. Ces difficultés sont liées à une croissance économique plus faible et aggravées par des catastrophes naturelles (cyclones, séismes).
Le COJ propose notamment de favoriser l’embauche en CDI des primo-demandeurs d’emploi grâce à des dispositifs fiscaux (prime à l’embauche, exonérations partielles de cotisations sociales).

Lever les freins à la mobilité

Les jeunes rencontrent de nombreux obstacles à leurs déplacements : transports insuffisants, routes dégradées, coût du permis ou d’un premier véhicule. Or la mobilité est essentielle pour accéder à l’emploi ou aux études.
Le COJ suggère la création d’une aide spécifique pour financer le permis de conduire et l’achat d’un véhicule.
Il propose aussi d’améliorer la mobilité vers l’Hexagone et l’international : information renforcée sur les dispositifs, financement de billets d’avion, accompagnement psychologique pour éviter les décrochages, et mesures facilitant le retour au pays.

Améliorer les conditions de vie essentielles

Le rapport aborde enfin les dimensions du quotidien qui conditionnent l’insertion : fracture numérique (accès au haut débit, illettrisme numérique), accès aux droits sociaux, logement, santé mentale, mais aussi offre culturelle et sportive.
Le COJ avance plusieurs pistes : mise à disposition d’espaces numériques gratuits, expérimentations en matière d’aide au logement, ou encore développement de Points d’accueil écoute jeunes dans les structures comme les Missions Locales.

Consulter le rapport du COJ en cliquant ici

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