Publié le 09/07/2021

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Jean Castex, Premier ministre, Elisabeth Borne, ministre du Travail et Brigitte Klinkert, ministre en charge de l’insertion, avec les représentants du réseau des Missions locales à l’événement organisé par le ministère du travail à l’occasion des 1 an du plan « Un jeune, une solution ». Christine Cloarec, vice-présidente de l’Union nationale des Missions Locales, Philippe Brousse, délégué général adjoint de l’UNML et des professionnels et des jeunes des Missions Locales de Vitré, Poissy Conflans et de la Brie et des Morins représentaient le réseau.

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« Le plan a rempli sa mission pour cette première année », annonce Élisabeth Borne, jeudi 8 juillet 2021. La ministre du Travail fait le bilan du plan « Un jeune, une solution », doté d’un budget de 9 milliards d’euros et lancé il y a un an. Le ministère du Travail affirme que « plus de 2 millions de jeunes » ont bénéficié d’une des solutions de ce plan. Pour parvenir à ce chiffre, la rue de Grenelle a notamment additionné les aides à l’embauche, les aides à l’apprentissage, les différents types de parcours d’insertion et les formations.

Un article d’Alexandra Turpin, diffusé avec l’aimable autorisation d’AEF

800 000 jeunes en parcours d’insertion

« 800 000 jeunes sont entrés dans un parcours d’insertion d’août 2020 à mai 2021 », se félicite ainsi Élisabeth Borne. Dans le détail, ces 800 000 parcours se décomposent ainsi : 380 000 Pacea, 200 000 AIJ porté par Pôle emploi, 121 000 Garantie jeunes, 40 000 Apec, 31 500 PEC, 23 000 CIE, 18 000 jeunes en prépa apprentissage, 15 000 jeunes en E2C, 3 500 jeunes en Epide et 3 500 jeunes en promo « 16/18 ».

La coopération entre Pôle emploi et les Missions Locales « a beaucoup progressé », estime la ministre. « Le fait d’avoir des objectifs communs a facilité ou accéléré les échanges entre les deux réseaux », poursuit-elle.

« Capitaliser sur ce qui fonctionne »

« Nous avons choisi de capitaliser sur ce qui fonctionne », indique, de son côté, Brigitte Klinkert, ministre déléguée chargée de l’Insertion. La Garantie jeunes est ainsi la « mesure phare » pour l’insertion des jeunes qui connaissent des difficultés. Le taux d’accès à un emploi et à une formation certifiante est supérieur de 20 points par rapport à ceux qui n’en bénéficient pas, ajoute-t-elle. La ministre déléguée appelle, en outre, à mieux communiquer et faire connaître ce dispositif, notamment dès le lycée.

« Nous nous sommes aussi inspirés de la Garantie jeunes pour doter d’un soutien financier les parcours qui n’en bénéficiaient pas », relate la ministre déléguée. Elle promet qu’il s’agit d’un investissement « pour l’avenir » mais aussi d’un « investissement financier ». « Pour 100 000 jeunes supplémentaires qui sont insérés à l’âge de 25 ans, cela représente 600 millions de RSA en moins à financer », commente Brigitte Klinkert.

« Le socle de la Garantie jeunes universelle »

Il y a de nombreux dispositifs d’accompagnement. « C’est normal, il faut que chaque jeune trouve le dispositif adapté », assure Élisabeth Borne. « Tous ces dispositifs constituent le socle de la Garantie jeunes universelle », déclare-t-elle. La ministre ajoute que les arbitrages doivent être rendus « prochainement » à ce sujet. Il n’est « pas nécessaire » d’avoir un support législatif mais cela peut être « important d’inscrire les choses » dans la loi.

La promesse de la Garantie jeunes universelle est de « permettre un accompagnement pour chaque jeune et un soutien financier », rappelle la ministre. « C’est du travail et ce n’est pas donné », admet Élisabeth Borne.

Faible engouement pour les contrats aidés

Parmi les mesures du Plan, le gouvernement avait également annoncé un recours accru aux contrats aidés. Cela passe par davantage de PEC mais aussi une relance des CUI-CIE destinés au secteur marchand qui avaient été mis en extinction en 2017 (à l’exception des nouveaux emplois francs pour les QPV).

« Je n’ai pas le sentiment qu’on s’arrache les PEC », constate Élisabeth Borne. Les contrats aidés « ne fonctionnent pas à 120 % », au contraire des autres dispositifs, ajoute-t-elle. La ministre lance donc un appel au réseau associatif et aux collectivités pour qu’elles se « saisissent pleinement » des PEC. Elle rappelle que les conditions ont été assouplies et que la prise en charge peut atteindre 80 % du Smic, dans les QPV ou ZRR.

520 000 primes exceptionnelles à l’embauche

Le plan comprend, aussi, des actions en direction des entreprises. « Le plan ‘un jeune, une solution’ a joué à plein pour les inciter à ne pas différer leurs embauches et ainsi faciliter l’entrée des jeunes sur le marché du travail », continue Élisabeth Borne. Pour les entreprises, 520 000 primes exceptionnelles ont été demandées. Le dispositif est terminé depuis la fin du mois de mai 2021.

Interrogée sur le retour de cette prime, la ministre du Travail répond que le dispositif visait à s’assurer que les entreprises ne reportent pas leurs embauches. Cette aide lui semble moins nécessaire aujourd’hui : « Il y a eu 785 000 embauches en mai, un niveau inédit depuis 15 ans », rapporte Élisabeth Borne.

Plateforme « un jeune, une solution »

En tout, 1,8 million d’embauches de jeunes de moins de 26 ans ont eu lieu entre août 2020 et mai 2021 (CDI ou CDD de plus de trois mois). C’est « quasi autant » que les années précédentes, poursuit la ministre. « Cela nous permet de contenir l’augmentation du chômage des jeunes qui n’est ‘que’ de 6 % entre décembre 2019 et mai 2021 contre 30 % pour la crise précédente, de 2008-2009 », assure Élisabeth Borne.

Le plan « un jeune, une solution » ce sont également « des services, pour que chaque jeune, chaque entreprise puisse se saisir des aides », relate Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises. Il indique que 330 000 offres d’emploi sont proposées sur la plateforme, ainsi que 20 000 stages. Le ministère a lancé un appel aux entreprises : 10 000 ont rejoint la plateforme.

« Le pic sert de cadre »

Par ailleurs, un volet du plan est consacré à la formation. « Le plan c’est 100 000 formations supplémentaires vers les emplois d’aujourd’hui et les métiers de demain », déclare Carine Seiler, la haut-commissaire aux compétences. Le ministère du Travail revendique 350 000 jeunes de 16 à 30 ans qui ont trouvé une formation depuis un an (+19 %), dont 90 800 formés sur les secteurs dits stratégiques, notamment le numérique.

Ce serait « insupportable » que des entreprises cherchent à embaucher et qu’elles ne trouvent pas de candidats alors que les jeunes peinent, eux à chercher un emploi, constate la haut-commissaire. Sa « responsabilité » est donc « d’assurer les actions de formation pour favoriser ces rencontres », indique-t-elle.

La haut-commissaire précise que les régions ont été aux côtés de l’État. « Le PIC sert de cadre aux formations supplémentaires et permet ainsi de gagner du temps », précise Carine Seiler.

Emplois francs+ : 4 300 jeunes

Le ministère du Travail cite, aussi, les 4 300 jeunes résidents en QPV qui ont été embauchés en CDI ou CDD d’au moins 6 mois via les « Emplois francs+ ». Ce dispositif permettait aux employeurs de bénéficier d’une aide pour l’embauche de jeunes résidant en QPV. L’ambition était de maintenir l’attrait des « Emplois francs », alors qu’une l’aide « exceptionnelle » concernait l’ensemble des jeunes.

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