« Quelle place pour la jeunesse dans les territoires ruraux ? » (Extrait de l’éditorial de Didier Rumeau, président de la commission associative nationale Ruralité de l’UNML)

“Fin 2024, lors de son Assemblée Générale, l’UNML décidait de créer une nouvelle Commission associative nationale, dédiée aux questions de ruralité. Deux chiffres : la ruralité représente 80 % du territoire français et un tiers de la population y réside. Par ce choix stratégique et politique, l’UNML a souhaité s’emparer de ce sujet national afin de faire entendre les problématiques spécifiques des jeunes ruraux et d’y apporter des réponses concrètes.

L’Institut Bertrand Schwartz, copilote de l’Observatoire national du réseau des Missions Locales, a choisi de mettre en lumière, pour cette seconde édition de Grand Angle, l’accompagnement par les Missions Locales des jeunes résidant en milieu rural. Ce dossier thématique, que je vous invite vivement à découvrir, propose un état des lieux des réalités et des enjeux spécifiques rencontrés par ces jeunes.

La question centrale que nous devons nous poser est : « Quelle place pour la jeunesse dans les territoires ruraux ? ». Notre objectif n’est pas d’opposer la jeunesse urbaine dont on parle souvent et la jeunesse rurale qui grandit, étudie, travaille où s’engage dans nos campagnes. Cette jeunesse rurale existe, bouillonnante d’envies, de talents, de projets mais reste trop souvent invisible.”

Marc Godefroy, président de l’Institut Bertrand Schwartz revient sur l’importance de développer l’observatoire national, le lien avec l’Institut et le choix de la thématique traitée dans cette édition de Grand Angle

Quel est l’intérêt de l’Observatoire national du réseau des Missions Locales ?

Le réseau des Missions Locales est unique en son genre, car il offre une approche exhaustive des jeunes confrontés à des difficultés. Ce réseau, couvrant l’ensemble du territoire et traitant de toutes les thématiques liées à l’emploi, la formation et l’insertion des jeunes (comprenant les questions de logement, de santé, de handicap, de culture, de citoyenneté, d’accès aux droits, de justice), dispose d’une capacité d’observation exceptionnelle. Avec plus d’un million de jeunes suivis et une couverture nationale, les données collectées par les Missions Locales sont d’une grande valeur pour éclairer les politiques publiques en matière de jeunesse.

Les élus du réseau, et leurs partenaires publics, ont la responsabilité de rendre compte de la situation des jeunes et de réfléchir aux solutions nécessaires pour leur avenir. Cela implique non seulement de bien observer les problématiques rencontrées, mais aussi de mettre en œuvre des actions pour y répondre.

Quel est le lien entre l’Observatoire national et l’Institut Bertrand Schwartz ?

L’Institut Bertrand Schwartz, en partenariat avec l’UNML, joue un rôle clé dans le développement de la recherche et l’analyse des pratiques des Missions Locales.  La fonction d’observatoire des Missions Locales est indispensable pour l’Institut, car elle constitue une base essentielle pour les chercheurs comme pour les acteurs. Les données collectées par l’Observatoire leur permettent de formaliser leurs travaux et d’approfondir leurs thématiques.

L’Institut a un « besoin existentiel » de cette fonction d’observation pour pouvoir développer ses propres chantiers de recherche et ses problématiques spécifiques. L’Institut cherche notamment à développer les relations entre le réseau et le monde de la recherche, et à en diffuser les productions.

Que pensez-vous de la thématique abordée cette année dans Grand Angle ?

Dans cette édition, l’accent est mis sur le monde rural, où les jeunes rencontrent des difficultés spécifiques, souvent même plus intenses que celles rencontrées dans les milieux urbains ou périurbains. Les Missions Locales, particulièrement présentes en milieu rural, sont une source essentielle d’observation et de données pour mieux comprendre ces problématiques particulières.