Publié le 01/12/2025
Quelle est la particularité de la Mission Locale Saint-Louis Altkirch ?
La Mission Locale de Saint-Louis résulte de la fusion, en 2012, de deux anciennes structures : l’une rurale, l’autre périurbaine. Elle couvre 148 communes et se situe dans une zone particulière entre la Suisse et l’Allemagne. Cette localisation génère plusieurs défis pour l’accompagnement des jeunes vers leur insertion. La proximité avec la Suisse crée un contraste entre les conditions de vie locales et celles d’un “eldorado” suisse où les salaires sont plus élevés, mais où les loyers et le coût de la vie le sont également. Cela entraîne des difficultés pour les jeunes et les habitants qui cherchent à travailler ou se loger dans cette région. La Mission Locale doit donc gérer des problématiques liées à la mobilité, à la recherche de logement, et aux disparités économiques et sociales avec les deux pays voisins.
Votre territoire se trouve donc au cœur du sujet de la ruralité traitée dans le nouveau numéro de Grand angle…
En effet, notre territoire couvre des zones où la mobilité est un véritable frein pour les jeunes, notamment en raison de l’absence de transports publics dans les villages reculés. Cela empêche une grande partie des jeunes d’accéder à des opportunités professionnelles ou éducatives.
La question de la mobilité dans les zones rurales est un sujet récurrent et qui commence à être portée dans les politiques publiques depuis quelques années par les élus de notre territoire, d’où mon intérêt à participer au groupe de travail national sur la ruralité organisé par l’UNML, et à accueillir l’équipe de l’Observatoire national.
Comment se sont passés ces focus-group ? Quels ont été les retours ?
Ces entretiens étaient particulièrement enrichissants car ils ont impliqué trois parties prenantes : les élus, les jeunes, et les conseillers de la Mission Locale. Cela permet de confronter les perceptions et de recueillir des retours variés.
- Les élus, bien qu’ils connaissent bien leur territoire, ont été étonnés d’apprendre certaines difficultés rencontrées par les jeunes dans leur quotidien. Les échanges ont été très intéressants pour eux, notamment en leur permettant d’analyser leur territoire sous un autre angle.
- Du côté des jeunes, ce qui m’a le plus surprise, c’est leur perception de leur relation avec les élus. Beaucoup se sentent ignorés, notamment en raison de leur faible niveau de qualification. Ils ne se sentent pas pris en compte dans les politiques locales, ce qui met en lumière une forme de déconnexion entre ces jeunes et les élus.
- Du côté des conseillers, l’échange avec l’équipe de l’Observatoire leur a permis de remarquer qu’ils n’étaient pas seuls face à leurs problématiques. Ce type de rencontre permet de valoriser leur travaiI.
Cette participation de la Mission Locale nous a déjà ouvert des portes, notamment en termes de financement pour des projets sur la santé mentale des jeunes dans le territoire rural. Ce sont de belles portes qui s’ouvrent.
Repérez-vous des pistes d’amélioration ?
S’il y avait un point d’amélioration à relever, je dirai que c’est le manque de rencontre directe entre les jeunes, les élus et les conseillers. Une rencontre réunissant les trois groupes aurait été bénéfique pour finaliser les échanges, mieux “reboucler” les discussions et créer une réelle synergie entre tous. J’attends avec impatience les retours détaillés, notamment ceux des jeunes, afin de mieux comprendre leurs besoins et attentes.