Publié le 01/12/2025
Une exploration de la diversité rurale
Quatre Missions Locales ont constitué les terrains principaux :
- Creuse, symbole de la grande ruralité à habitat dispersé ;
- 2Rives, marquée par des contrastes autour de l’attraction bordelaise ;
- Provins, territoire “proche mais lointain” de la capitale ;
- Altkirch, influencée par la frontière suisse et son bassin d’emploi.
D’autres rencontres ont complété cette exploration, notamment en Sambre Avesnois, en Presqu’île Guérandaise, en Tarentaise et dans le Chinonais. Une méthode spécifique a été mise en place pour les territoires ultramarins. Le choix a été fait de solliciter directement les Associations régionales pour un retour qualitatif.
Une parole recueillie au plus près
L’Observatoire a réalisé 30 heures d’échanges et 19 rencontres, regroupant 43 jeunes au sein de focus groups (dont certains non-mixtes pour libérer davantage la parole) et 29 professionnels de l’accompagnement. Les directions ont également été sollicitées à travers plusieurs entretiens.
Une large mobilisation nationale
Pour compléter cette immersion, trois questionnaires ont été diffusés à grande échelle, conçus avec l’aide de sociologues.
Résultat : 1 752 répondants, dont 905 jeunes et 847 professionnels (principalement des conseillers, chargés d’accueil, directions et responsables de secteur).
Ces données apportent un éclairage précieux sur les conditions de vie, la mobilité, les ressources et les obstacles rencontrés par les jeunes ruraux, ainsi que sur les pratiques et défis des Missions Locales dans ces territoires souvent vastes et contrastés.
L’exploration du thème de la ruralité en Mission Locale a permis de mettre au jour cinq grandes idées socles pour contribuer à l’amélioration continue du réseau.
Certaines concernent les Missions Locales elles-mêmes :
- Développer le “faire découvrir”. De plus en plus de ML pratiquent des “jumelages” entre elles. Cette démarche est valorisante pour les territoires, pour les publics, pour les structures et dynamise les perspectives de mobilité.
- Cartographier les bureaux mobiles et les itinérances. Le réseau des Missions Locales s’enrichit de solutions innovantes, audacieuses et agiles en matière d’aller-vers et d’emmener-vers. Les rendre visible encouragerait les partenariats et offrirait des opportunités de mutualisation des coûts.
- Penser en équipe et avec le territoire le “partir pour mieux revenir”. En Mission Locale l’accompagnement prend en compte le temps long. Cependant en ruralité, ce temps long aurait tout à gagner à se penser au-delà de l’accompagnement lui-même. Si le départ vers des solutions urbaines d’emploi et de formation est pensé, le retour ne l’est pas ou pas de manière systémique. Or, penser au retour peut aussi devenir un moyen de lever les freins au départ et ainsi permettre de transformer certains départs définitifs en parenthèse épanouissante.
D’autres concernent les modalités de mobilisation des collectivités et des pouvoirs publics pour le soutien aux acteurs :
- Structurer le « transfrontalier » entre régions et entre départements. Les frontières tracées ne rendent pas toujours service aux publics. Pour lutter contre le déficit de solutions de transports, il est important de tenter de décloisonner les ressources. Rendre visible et accessible les offres d’emploi qui relèvent des autres territoires doit s’appuyer sur une volonté de partenariats forts. En revanche, s’affranchir des carcans administratifs des offres de formation et de transports relève davantage de dialogue politique autour de l’éligibilité des publics.
- Améliorer l’accès des Missions Locales aux appels à projet. De nombreuses opportunités de financement restent dans l’ombre et parfois sont sous-utilisées. Un accompagnement renforcé à la fois national et territorial des Missions Locales permettrait à un plus grand nombre de structures de bénéficier de ces dispositifs de financement.