Publié le 05/09/2022

Article de Sophie Massieu, diffusé avec l’aimable autorisation d’AEF

« Le sujet du repérage et de l’orientation des « jeunes invisibles » (ou apparentés) était central dans la Stratégie […]. Bien que plusieurs de ces mesures aient mis du temps à se déployer, à l’instar de l’obligation de formation pour les 16-18 ans ou encore de l’accompagnement systématique des jeunes sortants de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), il semblerait que la capacité à identifier et orienter ces publics vers des structures d’accompagnement se soit améliorée. »

Le ton est donné. Selon le Comité d’évaluation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté (2018-2022), le volet « emploi et formation », qui comptait 10 mesures, a obtenu des résultats non négligeables. Et ce sur ses deux axes principaux que sont l’accompagnement des jeunes les plus éloignés de l’emploi, et celui des personnes vulnérables en quête d’insertion professionnelle. Toutefois, à plusieurs reprises, les auteurs de ce troisième rapport annuel d’évaluation font observer qu’il est difficile d’interpréter certaines statistiques, dans ce domaine comme dans l’ensemble des champs étudiés.

Des « invisibles » mieux repérés

Sans toujours s’estimer en mesure de faire la part de ce qui revient à la stratégie nationale ou à d’autres mesures prises, notamment dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » lancé par l’État à l’été 2020 pour répondre aux conséquences de la crise sanitaire, les auteurs saluent toutefois la « montée en charge progressive » du repérage des décrocheurs, au travers de l’obligation de formation des 16-18 ans. Selon eux, le PIC (Plan d’investissement dans les compétences), par le biais d’appels à projets, a permis de mieux repérer les invisibles.

Même observation, au vu de l’augmentation du nombre de bénéficiaires de la Garantie jeunes. 351 310 y ont souscrit en trois ans, et ils étaient 170 750 pour la seule année 2021 (en hausse de 85 % par rapport à 2020, qui avait compté 91 986 inscrits). Quant au dispositif Pacea dont la Garantie jeunes est une modalité, il a suivi la même courbe.

Pour les auteurs, « cette amélioration s’est produite par le biais d’un meilleur maillage du territoire ainsi que de l’instauration de dynamiques partenariales renforcées, en particulier entre les acteurs de l’éducation et ceux de l’insertion professionnelle, au premier rang desquels les Missions locales, qui ont vu leur rôle réaffirmé. »

Des besoins encore non couverts

Ces dispositifs sont amenés à être remplacés par le Contrat d’engagement jeunes, en place depuis le 1er mars 2022. Rien de surprenant pour le Comité d’évaluation, qui appuie : « L’augmentation constatée du nombre de jeunes accompagnés n’est pas suffisante pour couvrir l’étendue des besoins et la situation des jeunes, avec une persistance du taux de Neet, reste préoccupante. »

Malgré tout, le Comité d’évaluation salue également la croissance du taux de sorties vers l’emploi et la formation, pour atteindre, en 2021, 43,8 % pour les bénéficiaires de la Garantie jeunes, et 43,9 % pour ceux relevant du Pacea.

En outre, une « garantie d’activité » a été créée à l’intention des personnes les plus vulnérables. Dans ce cadre, 55 648 allocataires du RSA ont fait l’objet d’un « accompagnement global », assuré conjointement par les départements et Pôle emploi.

Lire le rapport en ligne (190 pages) et le dossier de présentation (8 pages)

Pour lire le rapport – voir notamment page 81 le chapitre consacré à l’évaluation des mesures accompagnement « formation emploi » : cliquer ici
Cliquer ici pour lire le dossier de présentation du rapport (8 pages)

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