Publié le 24/01/2022

Un article d’Alexandra Turpin publié avec l’aimable autorisation d’AEF

À partir du 1er mars 2022, le contrat d’engagement jeunes concernera les jeunes de moins de 26 ans (et de moins de 30 ans pour les jeunes en situation de handicap), qui sont durablement sans emploi, ni formation et qui souhaitent s’engager activement dans un parcours vers l’emploi. L’ambition de ce nouveau dispositif est d’accompagner au moins 400 000 jeunes de moins de 26 ans, peu ou pas qualifiés, vers l’emploi en 2022.

Le CEJ implique de suivre des activités (ateliers, stages…) mobilisant les jeunes de manière hebdomadaire de 15 à 20 heures, sur une période pouvant aller jusqu’à 12 mois. Ils pourront bénéficier d’une allocation allant jusqu’à 500 euros par mois, sous condition de ressources et sous réserve du respect de ses engagements en terme d’implication.

200 000 CEJ en 2022 pour les Missions Locales

Les Missions Locales sont « un acteur essentiel pour l’application du contrat d’engagement jeune », explique l’UNML, dans un communiqué du 12 janvier 2022. L’Union ajoute que chaque jeune bénéficiant du Contrat d’engagement jeunes sera accompagné par un conseiller dédié qui restera son référent tout au long de son parcours d’insertion.

Les structures auront pour objectif d’assurer 200 000 CEJ en 2022, correspondant aux objectifs 2021 de la Garantie jeunes. « Nous avons beaucoup recruté avec l’augmentation du nombre de Garantie jeunes. Les financements supplémentaires vont nous permettre de faire plus de qualitatif », remarque Stéphane Valli, président de l’UNML, dans un entretien accordé à AEF info.

Des financements pour « travailler sereinement »

Le réseau travaille avec le ministère, sur les modalités de mise en œuvre opérationnelle. « Nous avons des associations qui sont prêtes à démarrer rapidement, pourquoi pas de manière expérimentale avant le mois mars », avance Stéphane Valli.

Parmi les points de discussion, figure la question des financements. « Notre objectif est d’accompagner chacun des jeunes dans sa spécificité et de ne pas être toujours dans la mesure, en termes de performance », déclare le président de l’UNML. Il souhaite que le financement de la partie « socle » du CEJ permette de « travailler de manière sereine ». La partie liée à la réalisation des objectifs quantitatifs ne doit pas « constituer la part majoritaire », estime Stéphane Valli.

Des procédures « simples »

Les discussions portent aussi sur la mesure de l’activité du jeune. « Nous demandons des procédures simples, pour que cela ne surcharge pas administrativement les conseillers », plaide Stéphane Valli. La simplicité est également demandée pour le système d’information, I-Milo. « Nous souhaitons que les missions locales soient beaucoup plus impliquées dans la définition du cahier des charges et des évolutions », indique Stéphane Valli.

Le réseau travaille, avec Pôle emploi, sur les modalités de répartition des jeunes. C’est-à-dire sur les possibilités de renvois mutuels si l’accompagnement d’un acteur semble plus adapté au jeune en question. « Nous avons une convention de co-traitance avec Pôle emploi sur laquelle on va rediscuter. Nous allons être dans la complémentarité, pour que ce soit très fluide pour le jeune », assure Stéphane Valli. Il appelle aussi à des discussions locales, « en fonction des spécificités, qui sont parfois différentes selon les bassins d’emploi ». Il ajoute que les rapports se passent, « globalement très bien » avec Pôle emploi.

Demande d’une allocation identique majeurs/mineurs

L’UNML s’étonne, en revanche, de l’ouverture aux opérateurs privés lucratifs. Les Missions Locales ont en effet un « point de vigilance » sur cet aspect. « L’histoire l’a démontré, ce n’est pas forcément une bonne solution. Nous réaffirmons notre volonté de travailler dans la sérénité », commente le président de l’UNML. Ce CEJ sera, selon la promesse du gouvernement, mis en œuvre par Pôle emploi et les Missions Locales principalement. Toutefois, le recours aux opérateurs privés est prévu, en particulier pour les jeunes les plus en difficultés.

Par ailleurs, le réseau demande une rémunération allocation identique pour les majeurs et les mineurs. Selon le projet de décret, l’allocation s’élèverait à 500 € (foyer non imposable) ou 300 € (première tranche d’imposition). Pour un jeune mineur, l’allocation s’élèverait à 200 €. L’UNML ne comprend pas la différence de traitement entre majeurs et mineurs. « Ce sont des jeunes qui se trouvent en difficulté. Certes, nous souhaitons que les mineurs s’inscrivent dans un dispositif de formation. Mais un mineur [qui s’inscrit en CEJ] peut être en rupture avec ses parents, sans moyens, comme un majeur », analyse Stéphane Valli.

Compatible avec le Pacea

Stéphane Valli souligne l’attachement des Missions Locales au Pacea (parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie), qui est « la modalité de mise en œuvre du droit à l’accompagnement des jeunes ». « Nous souhaitons qu’il soit compatible avec le CEJ », note le président. Il ajoute que la proposition de décret prend en compte cette demande.

Retour